C’est une révolution ! Pour la 1ère fois depuis plus de 18 ans et 1/2, ni Roger Federer, ni Rafael Nadal, ni Novak Djokovic ne sont dans les 2 premières places mondiale. Logique au vu de leur âge respectif, pourrait-on penser. Mais ce fait n’est-il pas plutôt dû à la très décriée méthode de calcul du classement ATP qui demeure tellement attendu tous les lundis matins ?
C’est peu dire que le monde du tennis est surpris en ce lundi 13 juin 2022. Voir Novak Djokovic 3ème mondial, suivi de Rafael Nadal 4ème, n’est plus dans les habitudes. Concernant le Serbe, rien de plus logique car, son début d’année inexistant, après le fiasco politico-sanitaire australien, l’a privé de beaucoup de points. Son retour, tardif et en dent de scie, à la compétition ne lui a pas permis de conquérir beaucoup de titres (uniquement le Masters 1000 Rome) et de ce fait, on peut trouver logique qu’il chute au classement. Mais sa dégringolade n’est pas due à ses performances passables du début de saison ! Elle résulte du fait que Djokovic n’a pas conservé son titre à Roland-Garros…
En ce qui concerne Rafa, « l’injustice » est encore plus flagrante ! Vainqueur des 2 premiers Grands Chelems de l’année, victorieux à Acapulco et finaliste à Indian Wells, son classement n’a que peu évolué depuis le début de l’année. Il est passé de 6ème au 3 janvier 2022 à 4ème au 13 juin de la même année !
Toutes ces invraisemblances sont dues à l’ancestrale méthode de calcul du classement. Un joueur, pour espérer rester à son niveau de classement, doit impérativement arriver à date, au même résultat que l’année précédente. Ceci condamnait Djokovic en début d’année à l’exploit, mais favorisait en parallèle les nouveaux entrants parmi les tops joueurs, ceux-ci n’ayant pas encore de bilan important à défendre.
Dans ce cadre, Daniil Medvedev peut regarder l’avenir sereinement. Malgré son absence à Wimbledon, il n’aura pas beaucoup de points à défendre avant l’US Open qu’il a remporté l’année dernière. Seul le Masters 1000 de Toronto pourrait lui couter 1000 points s’il ne récidivait pas cet été, mais son dauphin Zverev est blessé… On peut tout de même s’interroger sur la pertinence de ce mode calcul qui ne traduit que très partiellement les véritables performances de joueurs. L’inertie qui découle de cette méthode ne correspond que rarement à la dynamique en cours sur le circuit.
À cet égard, le classement de la Race semble plus logique. Les compteurs évoluant chaque année pour relater les performances « réelles » des joueurs sur l’année en cours. Le comparatif entre les 2 classements est d’ailleurs intéressant :
On peut notamment noter que le n°1 à l’ATP, Daniil Medvedev, n’est que 8ème à la Race et que Rafa est évidemment premier. L’objectivité de ce classement parait donc évidente. Elle relate parfaitement les performances actuelles des joueurs sur le circuit. Mais modifier les rouages de la machine ATP n’est pas une mince affaire. Comme le tennis véhicule des valeurs immuables, il est pertinent d’imaginer que les joueurs et les passionnés de tennis aient encore de longues années devant eux à s’émouvoir et à débattre à ce sujet.
