Au-delà du tollé qu’a ressenti toute la planète tennis depuis l’annonce du bannissement des joueurs russes et biélorusses de la prochaine édition de Wimbledon, il est un joueur qui se trouve, de toute évidence, plus particulièrement impacté par cette décision.
L’aspect totalement arbitraire de cette annonce n’a échappé à personne. Mais les organisateurs du prestigieux tournoi londonien avaient-ils imaginé qu’une des conséquences serait l’écartement du n°1 mondial en personne ? En effet, depuis plus d’une semaine, le joueur russe Daniil Medvedev occupe cette prestigieuse place au classement. Il se voit ainsi récompensé de ses excellents résultats de 2021. L’ironie du sort a voulu qu’il occupe ce trône juste avant la compétition britannique. Wimbledon se voit ainsi privé de l’avènement possible de Medvedev, qui aurait pu conquérir ce prestigieux titre pour la première fois de sa carrière et par la même occasion, prouver à tous que sa place n’étaient due à rien d’autre qu’à son talent.
Les regrets du n°1 mondial doivent évidemment être exacerbés par ses récents résultats sur gazon. 2 finales en 2 tournois disputés sur cette surface viennent en effet de s’ajouter au palmarès du joueur russe. À l’heure où l’ATP dévoile son plan One Vision, prônant, entre autre, plus de spectacle, priver les inconditionnels de ce sport de ce potentiel exploit, prend une toute autre ampleur. L’impact est rude pour le public mais encore plus pour Medvedev, qui n’a aucun recours et doit accepter son sort de « banni ».
L’ATP n’a pu contrecarrer les plans de Wimbledon qu’en privant de points l’épreuve, ce qui impacte, pour le coup, tous les joueurs, avec des conséquences importantes pour certains d’entre eux. Cela permettra tout de même, pour les joueurs sacrifiés par cette privation de points, de manifester une certaine solidarité avec les joueurs bannis. On peut aisément imaginer le sentiment des joueurs de ces 2 pays, l’injustice qu’ils doivent ressentir doit être amplifiée par l’impuissance de quelconque recours pour leur venir en aide. Mais pour le n°1 mondial, l’amertume doit être le sentiment dominant actuellement. Le tennis, et le sport plus globalement, ont entre autres missions, de rassembler autour de valeurs communes. Nul doute que le contexte actuel bafoue ces valeurs ancestrales et, qu’à l’avenir, l’image de cette somptueuse épreuve s’en trouvera écornée.
