Calvin Hemery : « je me dis que je vais jouer Roger, c’est peut-être ses dernières années, en plein central de Miami, ça va être ouf »

Photo : Instagram officiel de Calvin Hemery

Sa carrière aurait pu prendre une autre tournure si des problèmes aux genoux ne s’étaient pas mis en travers de son chemin. Calvin Hemery, anciennement 116ème mondial en 2018 et aujourd’hui 364ème à l’ATP, a accepté de nous accorder une interview pour nous parler de sa carrière. Une personnalité vraiment cool.

Bonjour Calvin, petite question d’actualité pour commencer : la huitième place pour le Masters de Turin bat son plein, qui vois-tu rejoindre le prestigieux Masters et pourquoi ? 

« Je vois bien Sinner parce que j’aime bien son jeu, avec son petit gabarit, ce qu’il produit c’est incroyable. Karatsev, c’est un très bon joueur mais il me fait moins kiffer que Sinner ou Aliassime. Quant à Felix, je trouve qu’il peut avoir un jeu beaucoup plus en dents de scie mais honnêtement c’est un choix difficile entre lui et Sinner. Ceci étant, j’avoue que Sinner est arrivé si vite et que s’il en est déjà là c’est que vraiment il a mérité sa place. Il y a à peine deux ans, il n’était même pas top 100, c’est dire sa progression ».

Tu as récemment abandonné au challenger de Sibiu face à Wehnelt. Qu’est que tu as eu et comment te sens tu maintenant ?

« Juste avant, j’ai joué Bucarest et j’ai fait pas mal de matchs en 3 sets, dont le match contre Kokkinakis qui m’a bien rôti. Après, j’ai choppé le COVID mais je ne le savais pas donc en fait,  dimanche, pour mon match, j’étais très fatigué et j’ai commencé à avoir de grosses courbatures, je me suis dit :  bon, il y a peut-être un truc qui ne va pas… Du coup, j’ai abandonné, et après je suis rentré chez moi et je me suis dit je vais aller faire un test parce que j’étais fatigué et je commençais à être enrhumé et c’est là que j’ai appris que j’avais le COVID ». 

Petit retour en arrière si tu le veux bien. En 2015, tu arrives à t’extirper des qualifs du tournoi de Gstaad. Tu joues pour ta grande première sur le circuit principal, Dusan Lajovic, 76ème mondial. Comment tu as préparé ce moment ? tu connaissais ton adversaire ?

« Je n’avais trop rien préparé parce que comme tu l’as dit, c’était mon premier grand prix et à l’époque, les qualifs n’étaient pas comme maintenant. C’était beaucoup plus accessible parce que tu allais sur place, tu signais et tu rentrais quand tu jouais. Il y avait trois tours de qualifs, il n’y avait pas de points, ni d’argent, tu n’avais des points que si tu te qualifiais et de l’argent au dernier tour. C’était vraiment cool dans le sens où tout le monde pouvait participer ou presque, du coup, ça permettait de faire des gros tournois si tu avais le niveau. J’avoue que j’avais eu chaud aux fesses pendant les qualifs parce que j’avais sauvé une balle de match au premier tour, ensuite je gagne 5 et 5 contre Melzer, et au 3ème tour, je gagne en 3 sets contre Arnaboldi et au final, je me retrouve dans le tableau d’un grand prix et c’est là où j’ai eu mes premiers problèmes de genoux face à Lajovic. A 7-5 au premier, j’ai ressenti la première fois des douleurs aux genoux et ensuite ça m’a suivi toute ma carrière et en fait, à 5-5 dans le premier, je prends une décharge dans le genou, je me dis : ah merde, qu’est que c’est…, du coup ça me panique, je perds 7-5, au deuxième je joue plus trop et là je sors du match frustré et je me dis : merde qu’est qui m’est arrivé, pourquoi j’ai eu mal comme ça… ? A partir de là, je n’ai jamais réussi à retrouver mon physique, à me dire je n’ai plus mal, où je peux jouer décontracté, non… J’ai toujours joué avec ces douleurs depuis ce jour-là. Ça a évidemment été un gros frein pour ma carrière. Au début j’avais mal, je faisais avec et plus le temps passait, plus je me disais, comment je vais y arriver… ? Parce qu’au haut niveau, il faut faire encore plus d’efforts physiques, les combats sont intenses et après chaque match, je n’en pouvais plus. C’était surtout super dur mentalement. Tu sais que tu vas avoir mal à chaque entrainement, à chaque match, je ne peux pas faire ce qu’il faut, quand je sais que je dois bien fléchir, je ne le fais pas, bien me placer non plus… J’ai dû changer mon service parce que je ne pouvais plus fléchir ».

L’année suivante, en 2016, tu arrives à te qualifier pour le tableau principal de Bastad, toujours sur terre battue. Tu joues au premier tour un compatriote Tristan Lamasine que tu bats en 3 sets puis au tour suivant tu rencontres David Ferrer, tête de série numéro 1 du tournoi et ancien finaliste à Roland 3 ans plutôt, tu perds en 3 sets mais tu avais livré une énorme prestation, quel sentiment en gardes tu ?

« C’est un des matchs référence de ma carrière. J’arrive au tournoi en ayant une wild card et la semaine d’avant j’avais perdu en future dans un match « dégueulasse » donc je n’avais pas du tout le niveau et là j’arrive… Je me suis détendu, j’ai passé mon premier tour en qualif je me dis, c’est bon j’ai « honoré ma wild card », je n’ai pas pris 1 et 1, donc là je suis relâché et j’ai réussi à me qualifier. Quand j’ai joué Tristan, je savais que c’était pour jouer Ferrer au tour d’après donc j’étais super tendu, c’est un joueur qui jouait super bien, surtout à l’époque, il était en chauffe surtout sur terre. J’ai vraiment sorti un match monstrueux contre lui, je me suis dit : ouah… mais qu’est qu’il m’arrive, pourquoi d’un coup je me mets à super bien jouer comme ça ! J’étais trop content et après, contre Ferrer, je me dis : bon, malgré tout, je n’ai jamais joué un mec à ce classement-là donc j’espère que je vais réussir à m’en sortir, à ne pas être ridicule. Je suis donc arrivé avec beaucoup d’appréhension et le gars qui m’accompagnait cette semaine là était un entraineur espagnol qui s’appelle Gabriel Urpi et qui connaissait très bien David Ferrer. Il m’a surtout dit que ce n’était rien d’exceptionnel, que le mec ne frappait pas très fort et qu’il fallait lui rentrer dedans afin de le surprendre. Je l’ai écouté, je suis arrivé comme une bombe sur le terrain, j’ai mené 6/3 2/0, deux balles de 3-0. Je me suis dit : ce n’est pas possible je vais mettre deux petits sets à Ferrer et à partir de là, au moment où j’y ai pensé, j’ai perdu tous mes moyens et mon niveau de jeu a un peu chuté. David Ferrer est hyper constant, donc à partir de ce moment-là, il m’a mis un peu plus de pression et ça a fait 5 et 3 après pour lui. A la fin du match, j’étais vraiment triste, je me suis dit que j’avais raté une opportunité et, avec du recul, je me dis que c’était quand même un match de fous et que ce que j’ai produit pendant 1 set et demi m’a donné beaucoup de confiance par la suite. Je me suis dit : si j’ai failli taper Ferrer, je peux vraiment taper beaucoup de personnes. C’était vraiment un match référence dans ma conscience en tant que joueur de tennis. Ça m’a encore plus conforté dans mes capacités à pouvoir jouer un gros tennis. Une fois que l’on joue un mec top 100, ça enlève toute inquiétude. Si j’avais pu taper un des meilleurs joueurs sur terre en jouant comme j’ai joué, ce n’est pas comme si c’était lui qui m’avait donné le match, c’est moi qui étais vraiment en train de bien jouer, cela veut donc dire que j’ai ma place… ».

En 2018, tu fais une magnifique saison, tu joues le Masters 1000 de Miami et tu arrives à sortir une nouvelle fois des qualifs. Tu joues Kokkinakis au premier tour, si tu gagnais, tu jouais sur Roger Federer, avais-tu pensé à cela et si oui, cela n’a-t-il pas généré pour toi une pression supplémentaire ?

« Je venais de me qualifier, je jouais correct, rien d’incroyable, mais je jouais correct et là je joue Kokkinakis et, pendant le match, je pense plus à mon tour d’après que le match en lui-même. J’étais complètement tétanisé, je me dis : allez, je vais jouer Roger, c’est peut-être ses dernières années, en plein central de Miami, ça va être ouf ! Puis Kokki ne m’a pas laissé le temps de respirer. Dès qu’il a vu que je n’étais pas très bien, il m’a enterré et, derrière, il est allé chercher son match face à Roger. D’ailleurs, il l’a bien tapé, il lui a mis 7-6 au der avec la manière et moi j’ai trouvé ça très très fort !

Les joueurs ont souvent des gros classements mais ce que l’on ne sait pas, c’est que sur toute l’année, le garder est bien trop difficile. Je me rappelle de ce match contre Hanfmann au premier tour des qualifs de Miami. Je lui avais mis 3 et 1 mais ce n’est pas moi qui ai fait un match de dingue, c’est lui qui n’était pas bon. Nous sommes des êtres humains et à un moment, tu es juste fatigué et là, c’était une période où lui était dans le dur ; ça s’est ressenti donc j’en ai profité… En revanche, face à Kudla, on s’est livré une bataille de dingues, j’ai gagné 7/5 au der, j’étais rôti complet. Souvent les gens voient le classement mais ils ne se rendent pas compte. Des fois, tu vas jouer un mec classé 400 qui joue super bien, qui a livré un gros combat et le lendemain tu peux jouer contre un top 100 qui ne joue pas bien du tout et tu gagnes. Le classement veut juste dire ton niveau tennistique sur l’année et pas sur le jour j. »

Le 30 avril de cette même année, tu obtiens ton meilleur classement ATP à savoir 116ème mondial. Quand on est tout proche du top 100 comme ça, qu’est que l’on se dit tous les jours ? dans quel état d’esprit est-on ?

« C’était un peu spécial pour moi par rapport à mes genoux qui me faisaient mal depuis 2015. Là, je suis proche du top 100 mais je sais qu’à un moment, je vais devoir arrêter parce que les mecs en face, ça demande trop d’exigence au quotidien pour que je puisse me permettre de jouer avec des douleurs aux genoux. Mais j’avais changé mon tennis, je jouais beaucoup en 2 coups de raquettes. En futur, ou en début de challenger, ça passait parce que j’arrivais à m’en sortir avec mon service et des retours agressifs. Ensuite à plus haut niveau, je voyais bien que les mecs renvoyaient une fois de plus et cette fois de plus là, sur un match entier, ça me fatiguait trop les genoux… Là j’étais 116 mais mentalement je savais que j’étais plus trop là et j’étais vraiment triste. Ça faisait des mois, des années que j’espérais que l’on me trouve des solutions mais personne n’y est parvenu. Je me suis dit à ce moment-là que ce sport n’était peut-être pas fait pour moi. J’étais à mon meilleur classement mais mentalement je n’étais plus là. La blessure fait partie du sportif et je pense qu’il y a des gens qui ne sont pas blessés parce qu’ils font bien le travail à côté. D’autres sont blessés parce que c’est la faute à pas de chance. Je pense que les premières, deuxièmes douleurs, je les ai déclarées mais on ne m’a pas vraiment pris au sérieux et ensuite j’ai mal été soigné. Je n’ai eu que des traitements de renforcement musculaire et ça n’a fait que s’empirer alors qu’aujourd’hui je n’ai que des exos de mobilité ou d’étirement et, depuis, je ne suis plus du tout gêné. Donc, il suffisait juste de focaliser mes entrainements sur beaucoup plus de mobilité et d’étirements pour redonner de la souplesse à mon corps. J’en veux un petit aux gens qui m’ont conseillé… après ce n’est pas volontaire, c’est un manque de compétences ».  

Par la suite, la FFT te donne une wild card pour le tableau principal de Roland Garros, tu rencontres Diego Schwartzman au premier tour sur le court 3, alors tête de série numéro 11. Le moment de fouler le court pour jouer ton premier match dans un tableau principal de grand chelem devait être énorme pour toi ? as-tu ressentis de la pression ?  

« C’était ouf pour moi parce que j’attendais ce moment-là depuis longtemps. Ça fait 2-3 années d’affilée que je n’avais pas eu la wild card tableau alors que j’étais dans les meilleurs jeunes et j’avais toutes les raisons de l’avoir… Cela devenait vraiment une frustration. Là, j’étais le premier sur la liste parce qu’en étant 116, je n’avais personne devant moi entre le top 100 et 116 donc c’était normal qu’on me la donne. Au moment du tirage au sort, je me dis que je n’ai pas de chance, pour mon premier Roland, je joue Schwartzman et là je me dis : bon je vais voir, il va me laisser le temps de jouer et, au final, c’est un peu ce match-là qui m’a fait prendre conscience que ça allait être compliqué de continuer parce qu’il m’a fait jouer le coup de plus et, physiquement je n’ai pas pu tenir du tout. A la fin de chaque rallye, j’avais trop mal aux genoux et quand j’essayais d’écourter les échanges, il me contrait tout le temps donc, la seule solution c’était d’accepter le combat physique et d’accepter de partir dans des échanges plus longs et physiquement je ne tenais pas le coup du tout. A ce moment-là, je réalise que je ne peux pas continuer comme ça, c’était très compliqué parce que j’avais des gros tournois à jouer derrière. J’avais l’US Open, j’avais plein de challengers où j’étais tête de série, donc c’était dur de se dire qu’il fallait arrêter. C’est pour ça qu’après, il y a eu beaucoup d’abandons de ma part. Par la suite, j’ai stoppé après l’US Open, je n’ai pas joué pendant quelques mois, j’ai essayé de reprendre en France mais ce n’était pas top, donc j’ai ré arrêté. Ensuite, il y avait l’Australian Open, où l’on ne pouvait pas ne pas y aller, c’était une grosse opportunité pour moi. J’y suis donc retourné mais je voyais que je ne me sentais plus bien sur le court et même mentalement, j’étais en dépression. Je me suis dit : écoute, il va falloir trouver une solution et, au final, j’ai encore arrêté puis essayé de reprendre. Par la suite, il y a eu le COVID, qui a tout arrêté et m’a permis de prendre du recul sur tout cela. Au final, pendant le COVID, je n’ai pas fait de muscu pendant 3-4 mois et je ne me suis jamais senti aussi bien sur un terrain de tennis. C’est donc là que je me suis dit : ouah, en fait la solution est peut-être là, lâcher les pressions, les tensions sur mon corps. Depuis, cela a été une victoire parce que maintenant, je me concentre plus sur cela et je me sens mieux. Je peux enchaîner les matchs sans trop de problèmes et j’ai retrouvé goût au tennis. Je suis reparti de zéro, j’ai un classement qui me permet de faire les tournois que je voulais mais, sur le terrain, je vois que je peux progresser, alors qu’avant je voyais une stagnation. Demain, on me remet 116, là j’ai le sourire aux lèvres et je sais que je vais continuer à monter ».

En 2020, a lieu la crise sanitaire avec le coronavirus, comment cette crise t’a-t-elle impacté ? as-tu entendu la déclaration de Dominic Thiem qui disait qu’il n’allait rien donner au fonds de solidarité créé pour aider les joueurs en difficulté ? que penses-tu de cette prise de position ?

« C’est un peu délicat dans le sens où je peux le comprendre. D’un côté, il dit : pourquoi je dois donner de l’argent aux joueurs qui, toute l’année, ne gagnent pas forcément d’argent. Donc, ce n’est pas comme s’ils perdaient de l’argent. Mais où j’ai trouvé un peu dur pour quelqu’un qui a autant d’argent que lui, c’est plus dans un esprit d’aide qu’autre chose. Je ne pense pas que cette aide-là était juste effectivement, mais il s’agit plus de soutenir les joueurs de tennis dans le monde. Et Thiem a probablement souhaité montrer que les joueurs qui sont tout en haut savent à quel point c’est dur pour ceux qui sont en bas. C’est une façon de soutenir et de dire « allez ne vous découragez pas, malgré le COVID, on vous soutient ». J’ai juste trouvé ça un peu dur de sa part. C’est un joueur que j’admire en tant que tennisman mais c’est vrai que sa déclaration m’a déçu en tant qu’humain. Ça m’a fait plaisir qu’une jeune lui réponde. Elle a dit : « tu parles mais tu as eu des parents qui ont été là toute ta vie, tu es dans un pays où tu as pu jouer au tennis sans soucis, moi le meilleur terrain il était peut-être à 4 h de chez moi, on n’avait pas d’argent pour voyager, c’était compliqué… on n’est pas du tout dans les mêmes conditions et tu viens juger des joueurs qui n’ont pas ton classement, qui sont 400 et tu vas dire qu’ils se sont pas entrainés assez alors qu’il y en qui se sont entrainés plus dur que toi mais dans des conditions bien plus difficiles… donc avant de parler réfléchis à ce que tu dis ». Ça l’a un peu remis à sa place et d’ailleurs aujourd’hui il est blessé et il ne joue plus, donc c’est peut-être le Karma »

Beaucoup d’acteurs du tennis disent qu’il est très difficile de vivre du tennis quand on est classé au-delà de la 200ème place, tu es actuellement 338ème mondial, comment vois-tu les choses ?

« Aujourd’hui, je m’en sors parce que j’avais mis de l’argent de côté quand j’étais plus jeune. Si je devais vivre avec ce que je gagne aujourd’hui, je serais à 0. Ce que je gagne, je le dépense, C’est aussi simple que ça. Tu n’as pas 1 euro que tu peux mettre de côté. C’est vraiment n’importe quoi ».

Cette année, tu es reparti sur les tournois futurs, pourquoi ce choix ? quels sont tes objectifs à court et moyen termes ?

« J’étais 500 ou 600 ATP en début d’année et quand tu veux reprendre, tu vas un peu partout. J’aurais adoré reprendre en challenger mais mon classement ne me permettait pas de rejouer. En futur, le niveau est très élevé et tu ne gagnes aucun point, donc c’était un enfer parce que j’ai dû repartir à zéro, quasiment en sachant que j’avais déjà fait tout le cheminement des futurs quand j’étais plus jeune. Il fallait re commencer alors que j’avais goûté au plus haut niveau. J’ai dû mettre mon ego de côté parce que ce n’est pas facile quand tu repars de zéro. Au final, j’ai accepté de faire le travail mental pour pouvoir repartir et cela s’est bien passé. En ce qui concerne mon objectif, c’est d’accrocher les qualifs de l’Australian, je vais faire un maximum de challengers (5-6) pour essayer d’en gagner 1 ou 2 parce que comme ça je pourrai aller en Australie. J’ai repris en Juillet, c’est à dire que je n’ai aucun point à défendre avant cette période. Si j’arrive à être aux alentours des 250, 200 en début d’année 2022, je pourrais aller accrocher le top 100 l’année d’après. Et après, repartir comme si de rien n’était. J’ai perdu 3 ans avec toutes ces bêtises mais, au moins, je repars et fin d’année prochaine je suis top 100 et ma vraie carrière re commence, sans bobo et prêt à faire 7 années dans le top 100 ! Tout ça ne va dépendre que de mon état physique. »

Sur ta page personnelle Instagram, tu indiques que tu es un défenseur de la cause animale et que tu manges principalement végétarien. C’est vraiment quelque chose qui te tient à cœur, peux-tu nous en dire un peu plus ?

« C’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. Ça me touche toujours aujourd’hui avec beaucoup plus de recul parce que j’ai bien compris de toute façon que ça ne changeait rien. La vie est cruelle, au début tu te dis non je pourrais faire justice moi-même. La vérité, c’est que quand tu es dans la nature, le lion est obligé d’aller tuer une brebis. La différence pour nous, c’est que l’on a les connaissances. On sait très bien qu’à la base nous ne sommes pas des purs carnivores parce que, si on l’était, tout le monde pourrait aller tuer une bête sans aucun souci. En revanche, si on te dit d’aller tuer un cochon, l’homme est incapable de lui planter le coup de couteau, celui qui va faire ça va se désister alors qu’il mange lui-même du jambon… Donc, on voit bien que cela n’est pas dans nos gênes profonds. Ensuite, si je te dis : mange le cochon, avec la peau et les poils, on fait une indigestion complète et on tombe malade. Nous sommes donc obligés de le faire cuire pour pouvoir le digérer après. Une pomme par exemple, si on la prend dans l’arbre, sans l’éplucher, on ne tombera pas malade. Nous sommes faits pour être plus végétariens que carnivores. Aujourd’hui, le problème, c’est que l’on surconsomme. Normalement, à 90 % ça devrait être des légumes, des fruits, la base de notre alimentation. Mais les poissons ou les viandes, que ça soit rouges ou blancs devraient être beaucoup plus rares. On voit bien d’ailleurs les conséquences sur l’organisme. Ce qui me touche vraiment, c’est la manière dont on traite les animaux. Ce dont on ne se rend pas compte, c’est que lorsque on achète un steak, ce steak-là n’a même pas eu le temps de voir sa mère, elle a été enfermée dans une cage… C’est tout cela que je ne trouve pas normal et honteux. Un lion va chasser une bête à l’état naturel, donc si nous respections les animaux en leur laissant la possibilité d’un semblant de vie » .

Pour terminer, quel est ton programme pour les prochaines semaines ?

« L’idée c’est de repartir le plus vite possible. Soit je vais partir en Croatie, soit je pars une semaine après à Brest, et je fais Brest puis Roanne. Il y a un tournoi en Italie aussi, un à Pau, et je vais faire tous les challengers en France. L’objectif étant vraiment de commencer l’année 2022 top 300 ». 

Merci à Calvin Hemery qui s’est livré avec franchise et simplicité durant cette interview. On lui souhaite le meilleur à venir pour sa saison tennistique.

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