WTA, un retour au premier plan pour le tennis féminin Russe ?

Si le tennis masculin Russe a vécu une bien belle saison 2021 et a de belles années devant lui avec les Medvedev, Rublev ou bien encore Khachanov et Karatsev, le tennis féminin Russe, fait lui, grise mine.

Certes, vous me direz que je suis dur, car on est loin du cataclysme Français. Effectivement, l’an passé, on compte tout de même une finaliste en Grand Chelem avec Pavlyuchenkova. Si la native de Samara a enfin eu le résultat que tout le monde lui prédisait étant jeune, elle n’incarne pas l’avenir de son pays à 30 ans.
En effet, nous sommes très loin des glorieuses années Russes des années 2000 et début 2010 où à l’image du tennis Tchèque aujourd’hui, les Russes dominaient encore plus outrageusement le tennis féminin avec une densité incroyable. À cette époque, on comptait en août 2008, pas moins de six Russes dans le top 10 (Kuznetsova, Sharapova, Dementieva, Safina, Chakvetadze ou encore Zvonareva) et 15 dans le top 100.
On a aussi vu des vainqueures de Grand Chelem avec notamment trois Russes différentes en 2004 : Myskina (Roland 2004) Sharapova (Wimbledon 2004, US Open 2006, Australian Open 2008 et Roland-Garros 2012 et 2014) ou encore Kuznetsova (US Open 2004 et Roland Garros 2009). Le tennis Russe féminin était clairement dominateur sur le circuit WTA.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

En 2022, nous sommes loin de tout ça puisque l’on compte sept Russes mais uniquement dans le top 100.
Outre Pavlyuchenkova, nous avons deux filles de 24 ans avec Kudermetova et Kasatkina. Si les deux joueuses possèdent toutes les deux de belles qualités, on a du mal à voir ces 2 filles aller remporter un Grand Chelem et s’installer dans le top 10. En effet, si Kumerdetova a montré beaucoup de progrès à la fois sur le plan tennistique et physique, elle est toujours irrégulière, et son mental est surtout très friable. Pour Kasatkina, sa variation et son jeu très propre sont corrects, mais son manque de puissance et son service très faiblard en font d’elle une joueuse limitée pour aller plus haut.
La saison 2022 sera en revanche l’occasion de suivre de près une certaine Samsonova. En effet, c’est peut-être celle dont le potentiel est le plus fort actuellement. La Russe a totalement explosé sur gazon notamment avec un titre en 500 et un huitième de finale à Wimbledon. Cela dit, est-ce vraiment étonnant lorsque l’on regarde son style de jeu ? C’est absolument du « no brain » ou presque par moment. Elle a une qualité de frappe incroyable. Alors, si elle garde ce plan de jeu, à frapper parfois n’importe comment n’importe quand, je pense qu’elle atteindra un plafond. Cependant, elle a montré certaines qualités mentales pour gagner que ce soit sur sa première grosse finale en 500 ou plus récemment en finale de Fed Cup. Mais ce qu’il me fait dire qu’elle peut aussi aller plus haut, c’est l’arme principale qu’elle possède à savoir son service incroyable. En effet, c’est une des rares joueuses du circuit à pouvoir envoyer des missiles à 180/190 km/h en première balle, et ce, quasiment tout le temps. Dans le tennis féminin actuel, le service est un coup qui peut faire de grosses différences et asseoir une certaine domination sur beaucoup de filles du circuit. Si l’on regarde les Osaka, Barty, Pliskova Serena ou encore Sabalenka, toutes ces joueuses citées font d’énormes différences dans ce secteur du jeu.

Un renouveau en vue ? Une nouvelle vague ?

Si j’ai envie de parler de ça, c’est également que le tennis Russe compte énormément de jeunes joueuses de moins de 23 ans, soit déjà un peu confirmé ou qui sont en train d’éclore sur le circuit :

Potapova (20 ans, 69e)
Gracheva (21 ans, 77e)
Rakhimova (20 ans, 120e)
Gasanova (22 ans, 130e)
Avanesyan (19 ans,222e)
Zakharova (19 ans, 226e)
Selekhmeteva (18 ans, 229e)
Tikhonova (20 ans, 260e)
Astakhova (19ans, 299e)
Kazionova (22 ans, 301e)
Andreeva (17 ans, 317e)
Charaeva (19 ans, 323e)
Shnaider (17 ans, 864e)

Cela fait donc beaucoup de jeunes joueuses avec déjà un classement intéressant pour leur jeune âge.
Dans ce lot de joueuses citées, je dois vous avouer qu’il y en a une que je ne connais pas (Tikhonova) et d’autres que je ne connais encore peu (Avanesyan et Astakhova). Néanmoins, je n’ai pas vu une joueuse qui potentiellement peut sortir du lot au point d’en faire une future top 10 ou vainqueure de Grand Chelem. Mais, elles restent toutes encore très jeunes. Les plus prometteuses sont sans doute Potapova (si elle prend en main sa carrière), Selekhmeteva et Andreeva.
Malgré tout, la Russie, qui avait quand même un peu perdue de sa suprématie et de sa densité, voit ici une génération avec un bon nombre de joueuses capables de viser le top 100.
Toutefois, nous sommes encore loin des années 2000/2010, mais le bon chemin est pris pour un retour du tennis Russe au 1er plan.
Enfin, si la future Sharapova ne se trouve pas dans cette liste, la Russie a dans ses rangs l’une des plus grosses joueuses de ses prochaines saisons. En effet, la jeune Ksenia Efremova, seulement 12 ans, est considérée comme un des futurs joyaux du tennis mondial. Elle-même a déjà déclaré qu’elle voulait gagner un Grand Chelem et devenir numéro une mondiale dès 16 ans… Une ambition affichée qui ne manquera pas de susciter beaucoup d’attentes.

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